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7 décembre 2018 5 07 /12 /décembre /2018 19:01

 de 2 septembre 1939 : mobilisation générale; 5 000 000 d'hommes sont mobilisés.

Ma grand-mère qui en 1914, voit son mari partir à la guerre à 38 ans,  restant seule avec ses 4 garçons dans les jupes; veuve en décembre 1937, se retrouve à nouveau seule 20 ans après la fin de la "Der es Der", suite à la mobilisation de ses fils …

 3 septembre 1939, après un ultimatum demandant le retrait des troupes allemandes qui ont envahi la Pologne, l'Angleterre puis la France déclare la guerre au IIIème Reich: c'est le début de la Seconde Guerre.

 

La "drôle de guerre"

Dès le début de la guerre la France lance quelques offensives, dans l'Est notamment, et effectue une percée, (les Allemands sont occupés plus à l'Est, du côté de la Pologne) mais le général Gamelin sonne la retraite ! Les français se terrent dans leur cantonnement et attendent ….

Pendant huit mois, retranchée sur la ligne Maginot dans l'Est, attentiste sur la frontière franco-belge, l'armée française attend d'hypothétiques attaques, subissant un hiver très rigoureux. Le moral des hommes, inactifs, baisse au même rythme que celui de la nation.

Mai 1940 : attaque du Reich ; la Belgique est envahie, les Ardennes contournées.

C'est la débâcle, l'exode, la fuite vers la Loire ...

Mais aussi la bataille de France - juin 40- où des troupes désorganisées mais valeureuses s'opposent à l'invasion avec quelques succès.

On dénombrera 59 000 morts, 123 000 blessés, 2 000 000 de prisonniers !

(1)référence: Nantes et la Loire-Inférieure 1940-1945 Vivre l'occupation -Jean Bourgeon

19 juin à midi, les premières unités allemandes entrent dans Nantes, par la route de Rennes.; l'après midi fermeture des bureaux de Poste et du téléphone, des cafés, instauration d'un couvre-feu.  Le lendemain on passe à l'heure allemande (Berlin = + 1H.)_(1)p 16)

C'est le début de l'occupation et des réquisitions, bâtiments et services publics, limitation de la circulation automobile.

L'exode-L'avancée de l'armée allemande contraint la population des pays "conquis"  à prendre la route. Les Belges, les populations frontalières de l'Est, du Nord et des autres départements avancent vers la Loire devant la progression de l'armée allemande. Les estimations avancent 8 millions (au moins) de déplacés, réfugiés, les exilés (fuyards! dira même Pétain); 90 000 enfants perdus dans cet exode. Avec des moyens de transports aléatoires -finalement à pieds -, sous la mitraille et les bombes, les femmes, les enfants les vieillards avancent , cherchent de la nourriture, des havres de repos ..qui deviennent rares. Exemple Niort 20 000 habitants accueille 80 000 réfugiés. Ces errants seront invités à retourner chez eux avant le 1er novembre!

En Loire Inférieure 250 000 réfugiés -bloqués- s'éparpillent dans le département. Petir-Auverné accueillera quelques familles.

22 juin armistice signée par le maréchal Pétain: l'armée dépose les armes ;

Camps de prisonniers de guerre français dans le pays castelbriantais (35 à 40 000 soldats) à Choisel et la Forge de Moisdon-la-Rivière

fin juin-début juillet, les réquisitions (matériels, énergie, importations ..) bride l'économie; restrictions puis  rationnement. Si la population rurale arrive à vivre en circuit fermé, dans les villes l'inquiétude grandit.

Après la défaite, l'armistice, l'exaspération s'installe. Les évolutions politiques conduisent à la désignation du Maréchal Pétain comme "chef", plutôt bien accepté. "le sous-préfet de Châteaubriant suggère que les curés expliquent -dans leurs prônes la politique gouvernementale." (1) p27

01/1941: l'inquiétude grandit en constatant les effets des réquisitions qui s'accentuent (bovins ..) et les restriction de tous ordres. Les derniers prisonniers sont transférés en Allemagne, alors qu'on attendait leur libération. (1)p40. La quête de nourriture et des produits de première nécessité devient une obsession qui ne fera que croître, générant des scissions dans la population: tout le monde n'est pas atteint de la même manière ni au même degré. Les ruraux sont considérés comme des privilégiés ...

La politique de collaboration se poursuit; le nord-est du département à la tradition catholique bien encrée- reste favorable au maréchal Pétain, qu'elle préfère au Front Populaire. C'est un clivage supplémentaire. (1)p55

été 1941: (1) p60/61: files d'attente et marché noir, c'est désormais le lot commun, d'autant que les denrées se raréfiant, les consignes sont plus sévères (200g de beurre/personne/mois …), viande, poisson, œufs  disparaissent des étals, les légumes sont hors de prix, même le vin est introuvable en ville .. Les cultivateurs sont montrés du doigt, leur production est détournée par l'occupant ou les conserveries qui travaillent pour lui ..

L'Allemagne a besoin de main-d'oeuvre: ses forces vives sont au combat sur les différents théâtres d'opération. Pour la France elles sont derrière les barbelés en Allemagne.

Un premier appel est adressé aux ouvriers volontaires pour aller dans les usines en Allemagne (ils étaient déjà nombreux à travailler pour l'occupant dans les usines françaises) contre rémunération attrayante. Mais le recrutement demeure insuffisant. Une initiative est lancée la relève:"un volontaire va en Allemagne, un prisonnier revient dans sa patrie, sa famille".  Opération qui est loin de rencontrer le succès attendu.

Donc progressivement on glisse vers le travail obligatoire, des ouvriers d'abord , des jeunes ensuite: les classes 1941-42-43-44- n'ont évidemment pas été mobilisées, elles constitue un réservoir de main d'oeuvre. Un Service du Travail Obligatoire est institué.

16/02/1943 : STO

p 169- comme la relève ne répond pas aux exigences allemandes, les allemands décident de prélever tous les jeunes nés en 1920, 21, 22 … qui n’ont pas été mobilisés. Les jeunes paysans un temps épargnés sont convoqués. La partie Nord du département donnent 80 % de réfractaires qui s’échappent « dans la nature". La chasse n’est pas toujours menée avec conviction, notamment par nombre de gendarmes proches de la population. (p176) L’épiscopat s’en mêle : le 21/03/1943 le cardinal évêque de Lille déclare « Je ne dis pas que ce soit un devoir de conscience d’accepter le Service du Travail Obligatoire. On peut donc s’y dérober sans péché », repris par Mgr Villepelet, évêque de Nantes. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à désobéir, et choisissent la clandestinité, voire la résistance (les forêts sont nombreuses dans la région, ils s’y constitue des groupes).

Les maires sont dans une position inconfortable, perçue parfois comme ambigüe, si ce n'est collaborationniste. Ils doivent faire l'interface entre l'État Français, les autorités allemandes et la population, qu'il s'agisse des cartes d'alimentation, de la surveillance des "taxes"( prix imposés pour les denrées alimentaires), des autres textes et règlements et ... des listes des jeunes soumis au Travail Obligatoire.    Rien d'étonnant à ce que dans cette conjoncture le sous préfet de Chateaubriant signale « comme geste significatif de l’état d’esprit actuel le geste de jeunes gens barbouillant de croix gammées , ces jours derniers, la porte du maire de Petit-Auverné » P 178- 25/06/43 (*)

Journal de Châteaubriant 23/06/1943: ces 2 faits divers sont-ils liès ?  ..

 

La liste officielle des réfractaires au S.T.O de Petit-Auverné est de 8, très probablement accompagnés dans la clandestinité par 4 copains des bourgs voisins.

La médaille qui fut attribuée au dernier survivant de l'épopée en avril 1992 (en 1994 il eût été trop tard!)

vie en P-A:

Quelques écarts / denrées alimentaires (lait, beurre, ..) sont constatés dans la presse.

les mobilisés P-A: en cours

les MpF P-A: cf monuments aux morts

les prisonniers: en cours

La résistance

En Loire Inférieure, 23 groupes se sont constitués, regroupant  jusqu'à 6 500 hommes (dont 250 seulement armés), référence-

Quelques dates et  événements:

22 octobre 1941 : 50 OTAGES:

           27 fusillés à la Sablière (Châteaubriant)                    23 champs de tir du Bêle (Nantes)

15 décembre 1941 : 9 fusillés de la Blisière (Juigné des Moutiers)

  6 juin 1944 : débarquement en Normandie

18 juin 1944 : attaque du maquis de Saint Marcel (56), le grand maquis de l'Ouest.

         24/06/44 ND de Boulogne à Nantes 

28 juin 1944 : attaque du maquis de Saffré

21 juillet 1944 : 9 fusillés Bout de forêt ( Juigné-des-Moutiers / Saint-Julien-de-Vouvantes )

juin- juillet 1944 : bombardements de Nantes

 4 août 1944 : libération de Châteaubriant

12 aaoût 1944 :  libération de Nantes

11 mai 1945 : libération de Saint Nazaire

 

La motivation de cet article réside dans la levée d'une certaine "frustration" que je ressentais en tant qu'Alverne de ne pas avoir de résistants dans l'histoire moderne de Petit-Auverné, alors que les communes alentour avaient leur histoire.  

Mais un livre offert par un cousin (merci JP) va tout changer: Petit-Auverné a servi de base arrière au maquis Sud-Loire (*), qui lui en fut très reconnaissant (Petit-Auverné au grand cœur). Des Alvernes ont -sans doute- fait partie de ce groupe, mais difficile de les identifier avec certitude: à l'époque il était préférable d'avoir un "pseudo"... Leur modestie à fait le reste.

(*) le maquis " de Guénégaud, ou Sud Loire"  aurait été créé début juin 1944

 Je prends la liberté de publier les extraits qui concernent Petit-Auverné.

...

Dernier jour de Juin. Rouget, Givet, Dupuis et Méritant reçoivent pour mission de capturer l'officier allemand, stationné à St-Philbert, et qui réquisitionne bétail et produit des cultures.

Nos quatre hommes, silencieux et tendus, se mettent donc en embuscade à l'embranchement de la route de Sainte-Lumine-de-Coutais. Mais, pour l'instant, pas d'Allemand en vue . . . Aurait-il changé d'itinéraire ? Rouget se gratte la tête . . .

Dès Mars 1943 , réfractaire au S.T.O. et recherché par la police , Rouget doit se réfugier aux "Épinards" un petit village de la commune du Petit-Auverné, en Juillet de la même année. En Septembre, il loue deux pièces au bourg et vient y habiter avec ses trois sœurs qui fuient les bombardements de Nantes.

Durant cette période, il retrouve les deux frères Luxembourgeois Mercure et. Méritant, qu'il a connu dans le sud de la France.

Après le débarquement allié, vers la mi-Juin, Étienne de son côté, se rend à Petit-Auverné , et entre en contact avec René et Requin, deux frères qui s'apprêtent à gagner le maquis de Saffré. Il leur demande de se joindre à eux au maquis Sud-Loire. Les deux frères acceptent aussitôt. De son côté Mercure, qui connaît Étienne, lui parle de Rouget. Étienne entre aussitôt en relations avec lui, et lui propose de faire connaissance de Gavroche et de Myo. Rouget, entièrement d’accord, demande pourtant à rentrer à Nantes.

C’est que depuis Juin 1940, et à l’insu de ses parents, notre ami a caché des armes : deux mousquetons et leurs balles. La récupération s’opère sans difficulté, mais il lui faut à présent sortir de la ville, ce qui n’est pas le plus simple. Les mousquetons bien enveloppés dans un sac et ficelés avec des cannes à pêche sur le cadre de son vélo, les balles dissimulées dans deux bidons d’huile fourrés dans les sacoches, il va tout de même parvenir à quitter la cité et à rejoindre le camp … pour n’y trouver personne ! les maquisards ont dû déménager et se sont installés aux Brandes. Le jeune homme se demande bien où il va dénicher le campement, lorsque la chance vient le servir. Il croise un jeune garçon portant plusieurs pains sur son porte-bagages. Rouget jubile : il tient la bonne piste, il suffit de suivre le cycliste à distance pour ne pas se faire remarquer, et l'autre va l'amener directement au camp. Bientôt bicyclette et pains disparaissent derrière un taillis : c'est bien la bonne piste.

Accueilli par Gavroche et Myo, il va retrouver Mercure et Méritant, mais aussi, et avec quelle surprise, Perthuis ; Les deux hommes se connaissent bien pour avoir, ensemble, participé à des courses de vélo. Ils ignoraient bien sûr leur appartenance à la même organisation de Résistance.

...

La capture de cet officier allemand est la première mission de Rouget. Mais, pour le moment, il se fait bigrement attendre le fridolin . . . Méritant se pose des questions, tandis que Dupuis s'impatiente. Ah ! Voilà un moteur, au loin ... il arrive : Silencieusement, chacun prend son poste. Le bruit s'amplifie, se multiplie, devient assourdissant ... un convoi ! Un convoi

d'artillerie qui remonte de la côte ; Dupuis se frappe les cuisses de ses deux poings rageurs :l'officier allemand regagne tranquillement St-Philbert, en s'infiltrant dans le convoi qui défile. Force est à nos quatre maquisards de regagner le camp : "furieux, dira Dupuis, de voir un -doryphore- qui s'en tire à si bon compte". 1

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RETOUR D'UNE MISSION RAVITAILLEMENT AU PETIT-AUVERNÉ

ROUGET passe quelques jours au maquis, après quoi il est décidé qu'il va retourner au Petit-Auverné effectuer un ravitaillement, organisé par René et Requin pour récupérer la totalité des provisions stockées chez la grand'mère d'Étienne. Outre Rouget et Étienne, Perthuis et Dupuis font partie de l'expédition.

On quitte le camp avec la 301. La mission ne paraissant pas comporter un très grand danger, chacun siffle un petit air connu. Vers minuit pourtant, les sifflements s'éteignent. Il fait un noir d'encre et le vignoble s'étend à perte de vue.. Rouget propose que l'on demande son chemin, à quoi quelqu'un d'autre fait remarquer qu'il n'y a pas foule dans le secteur. Mais tout à coup, Perthuis aperçoit une lumière : une habitation, allons-y. Le brave homme qui vient ouvrir, voit les quatre armés, et de frayeur en laisse tomber sa lampe-pigeon sur le sol ; Ies maquisards le rassurent, ils veulent, simplement qu'on leur indique le chemin. Le cher homme, reprenant ses esprits finit pas bégayer : " Par là ... par là ... et par là ..."

Nantis de si bons renseignements, les maquisards retrouvent très vite René et Requin, avertis de leur arrivée par Rouget. les voilà donc tous réunis.

René et Étienne récupèrent un autre véhicule : une traction. Dans la nuit du 1er Juillet le ravitaillement est chargé, et l'on s'apprête, avec les deux véhicules à regagner le maquis, toujours stationné aux Brandes. Mais ce retour va être assez mouvementé : entre Ligné et St-Mars-du-Désert, la traction tombe en panne, carburateur bouché. Ce n'est rien, la réparation est rapide

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et la Loire traversée sans encombre par le pont de Thouaré.

Mais à St-Julien-de-Concelles , au beau milieu du marché, la satanée traction s'arrête de nouveau; et cette fois, sous le nez des gendarmes qui, étonnés, voient nos amis prendre leur propre voiture en remorque et se diriger vers Aigrefeuille ! ... dont la traversée va s'effectuer sous le regard ébahi d'un officier allemand ! C'est à la suite de cette expédition qu'Étienne voit une balle lui traverser les deux bras et lui fracasser le coude gauche, tandis que Perthuis reçoit une balle de mitraillette dans la cuisse. Par la suite, les deux blessés sont évacués sur la Limouzinière. là où, pour certains maquisards, Mathurin Mainguy et son moulin ne font qu'un.

 

L’INFIRMERIE DU MAQUIS

Avant les événements que nous venons de relater, Dupuis, Mercure et Méritant, ayant des attaches dans la commune, avaient trouvé, pour une certaine période, asile chez Mathurin.

Ils y avaient installé aussi celle qui va devenir la cuisinière de l'infirmerie : Simone qui épousera Mercure après la guerre. Lorsque les deux blessés arrivent, Simone et Mathurin se mettent en quête d'un local pour les accueillir. Pendant ce- temps, Gavroche et Myo qui recherchent un médecin, font appel au docteur Ménager de St-Philbert. Au péril de sa vie, le toubib accepte d'apporter les soins nécessaires aux deux blessés durant dix jours consécutifs. Et voilà qu'au cours de l'une de ses visites, il va faire plus : il leur tend un objet métallique et froid, un revolver !

Cette arme, Méritant va la garder jour et nuit sur sa table de chevet, veillant sans relâche sur ces deux amis, sans jamais perdre ni de sa bonne humeur, ni sa gentillesse … Aussi, quel choc auront les maquisards, lorsqu’après la guerre ils apprendront que leur si sympathique camarade a été massacré par les allemands.

De son côté, Simone reçoit de Mathurin les œufs de ses poules que, sans hésiter elle vend, pour acheter, avec l’argent récolté, du ravitaillement pour ses deux blessés. Avec quelle reconnaissance ils la voient s'ingénier, en déployant beaucoup d’astuces, à varier le menu, malgré les privations et les difficultés rencontrées.

Le matin du 14 Juillet, alors que le pays est toujours occupé, Mathurin, Avec le rire d’un écolier qui joue une bonne farce à son maître, hisse le drapeau tricolore sur son moulin. Geste sublime, mais ô combien dangereux en cette période ! D’autant plus, qu’après la Libération, les maquisards apprendront qu'un officier allemand, en voyant flotter nos trois couleurs Sur le moulin, a eu cet aveu : “ C’est un symptôme ! … ” etc

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REPLI SUR LE PETIT-AUVERNÉ... AU GRAND COEUR

Sous la conduite de Rouget et de Requin une bonne partie des maquisards se voit évacuée sur le Petit-Auverné, et répartie dans différentes fermes. Une fois au vert, les hommes n'auront plus qu'à attendre les ordres pour un regroupement. Rouget, Brown et Requin, chez qui ont lieu les rencontres, se chargent de leur surveillance.

Cette évacuation s'effectue pour les uns à bicyclette, mais pour les autres

dans une petite camionnette qui, au beau milieu des vignobles tombe en panne: Requin explose et se perd en injures contre la mécanique défaillante. A ses Côtés, Rouget, plus came, décide d'aller voir un ami transporteur qui s'est réfugié à La Pierre-Percée...

Mais l'homme est hésitant et notre maquisard se sent obligé de le forcer un peu :

- « je sais qu’il y a des risques, mais mon vieux, je te demande de nous transporter au Petit-Auverné.

Hésitation, parlotte, puis finalement il accepte, et bientôt, accompagné de deux membres de sa famille, il embarque hommes et armement sous la bâche de son camion, un Berliet benne. font partie de cette expédition : Boisseau, Robinson, Nimbus, Héric, et bien sûr Rouget et Requin.

Après trois quarts d’heure de route sans ennui, les hommes débarquent à proximité des Grands-Ponts, entre Moisdon et le Petit-Auverné, et vont très vite rejoindre les fermes qui seront leur cachette pendant quelques temps.

Du Petit-Auverné, envoyé en reconnaissance par Gavroche, Brown se rend à Châteaubriant à vélo, pour prendre contact avec les responsables locaux.

Un parachutage d’armes est en effet prévu dans la région castelbriantaise.

74 .....

PRÉPARATION DU RETOUR DU PETIT-AUVERNÉ

 

Le 14Juillet reste un jour mémorable pour Étienne et René. Ayant reçu de Gavroche l'ordre de regagner le Petit-Auverné pour informations, nos deux amis se mettent en route aussitôt. Mais ils n'ont rien à manger, et René doit user de fortes supplications, et de bonnes paroles, pour qu'une épicière de La Chapelle-sur-Erdre consente à leur donner un camembert à 0% de matière grasse. Pourtant avec ou sans graisse, le fromage est religieusement coupé en deux, et nos amis se régalent de cette bien maigre ration devenue plat de roi.Arrivés au Petit-Bourg, ils apprennent que quatre maquisards, ne voulant pas rester inactifs plus longtemps, ont regagné la Bretagne et la Normandie, tel Brown qui s'en est allé au devant des troupes américaines. Mais, la nouvelle suivante leur fait froncer les sourcils ; un massacre vient d'avoir lieu à St-Julien-de-Vouvantes et les langues commencent à se délier. René pressent qu'il est urgent de rapatrier les maquisards, un autre massacre pouvant se produire. St-Julien-de-Vouvantes n'est qu'à six kilomètres du Petit-Auverné.

A partir du 17 Juillet, et, jusqu'au 20, tout est mis sur pied. Sont regroupés : Requin, René, Rouget, Boisseau, Nimbus, Étienne, Robinson, Héric et Méritant, auxquels viennent s'ajouter Forget, Bissel, Domino et Bouvier, enrôlés entre temps .Le 17, au volant de la B14, René est accompagné de Mercure, Méritant,Rouget, Robinson, Dupuis et Étienne. Il est décidé que Mercure et Méritant,accompagnés d'Étienne vont aller voir leur mère à l'Étang-de-La-Forge, en Moisdon-la-Rivière. Pendant ce temps, Dupuis et René organisent un ravitaillement, au cours duquel ils récupèrent un fût de deux cents litres d'essence. De son côté, à la mairie de Moisdon, Rouget se charge de la récupération d'une mitrailleuse avec munitions, provenant d'un avion canadien abattu dans la région quelques jours auparavant. S'ajoutent à cela le ravitaillement stocké chez la grand'mère d'Étienne, et sur le plan armement trois mousquetons que d'anciens militaires ont caché en 1940 dans la maisonnette qu'occupent Rouget et ses sœurs. Pour transporter tout cela, René et Étienne, aidés par deux réfractaires réquisitionnent un camion, qui, dans la nuit du 20 au 21 Juillet, chargé des treize maquisards, du fût d'essence, de la mitrailleuse et du ravitaillement,se voit prêt à prendre le chemin du retour.

 

RETOUR DU PETIT-AUVERNÉ

 

En quittant le Petit-Bourg, le camion prend la route de Saint-Mars-du-Désert. La route se déroule tel un tapis dans la nuit noire et tranquille.

Ce chargement inquiète René, qui en oublie que ce 21 Juillet est jour de son anniversaire. Mais aussi quelle responsabilité que de véhiculer une telle surcharge : Son visage s'assombrit encore davantage et jamais il n'a autant mérité son surnom de Négus que lui donnent affectueusement ses amis, en regardant sa figure toujours mal rasée et ses grands yeux sombres.

77 …...

Le poids transporté est énorme et le camion semble par moments geindre et gémir comme s'il était "souffrant". On continue pourtant, rencontrant ça et là quelques rares maisons endormies. René songe qu'ils vont traverser le bourg de Mauves et qu'après ça ... Sa pensée est coupée net. Ils sont à l'angle des routes de Mauves et de Paris, au sommet de la côte de La Seilleraye; le véhicule, tous feux éteints se couche tout à coup dans le fossé, direction coupée '• ' Pas de blessé heureusement, mais ce n'est pas le moment de s'éterniser' la route de Paris est là ... à vingt pas : Vite, il faut récupérer une partie du ravitaillement et le dissimuler. De son côté, Rouget prend un vélo et décide de retourner une nouvelle fois voir son ami transporteur à La Pierre-Percée. Il va peut-être pouvoir les dépanner.

Il s'éloigne déjà, pédalant avec vigueur. La route est déserte. Au pont de Mauves pourtant, une surprise : les gendarmes. Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire là ? Ils sont deux, gardant le pont. Rouget freine un peu et passe, les deux sentinelles ne lui demandant rien : C'est curieux . . .

A La Pierre-Percée, l'affaire se complique:

- " Non camarade, non ' Je ne peux rien faire pour vous : D'une part le camion n'est pas disponible, d'autre part, même si j'avais pu vous dépanner je ne l'aurais pas fait. Je tiens à mourir de ma bonne mort, et dans mon lit. . .T'as vu les deux gendarmes qui gardent le pont ? "

- " Oui "

" Eh bien ils sont là pour empêcher le passage des véhicules de plus de trois tonnes, car le pont a été bombardé il y a quarante-huit heures. Alors, le camion dessus, et . . . pfutt ' au bouillon ! "

Rougé devient pâle, si pâle tout à coup que le brave transporteur s'inquiète • " ça ne va' pas •'' " . Si, tout va très bien. Le maquisard le remercie, puis reprend sa bicyclette, et s'enfonce dans la nuit toujours aussi noire -. Pfutt . . au bouillon : Dire que si cet accident ne s'était pas produit, ils seraient tous au bouillon ; Parce que, gendarmes ou pas, ….....

etc 78

Quelques maquisards. De gauche à droite: Nimbus, Bouvier, Dupuis, Etienne, Robinson, Requin, Méritant, Mercure, René, Héric.

 

Après le débarquement , lors de la libération ..... ".. Au Sud de la Loire, le maquis Guénégaud (60 à 80 FFI) va héberger les 3ème et 5ème bataillons F.F.I."     voir (clic) .les maquis de Loire Atlantique

Un document qui atteste de l'aide apportée aux maquisards par les habitants de Petit-Auverné. 

 

 

Ce n'est pas les Glières, ni le Vercors, ni Saint-Marcel, ni Saffré ;

Pas de suppliciés comme à Chateaubriant, la Blisière, Juigné des Moutiers, Saint Julien de Vouvantes...

Cet épisode est marginal dans l'histoire de la résistance bretonne, doit-il être ignoré, oublié ?

Dans une période difficile, des résistants ont été accueillis, hébergés, approvisionnés ; ils ont pu poursuivre leur mission et participer à la libération du Sud-Loire, de la poche de Saint Nazaire.

La réputation d'accueil de Petit-Auverné n'est pas usurpée ; en cette période de la libération, les risques encourus étaient réels ; que grâce soit rendue à tous les « aidants » restés anonymes.

 

Ce qu'a pu être l'itinéraire de l'équipée -  73 km- (Viamichelin 2019)

 

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