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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 21:09

Nous allons faire un petit retour en arrière pour illustrer notre propos: l'évolution de Petit-Auvernéces "150" dernières années.

Histoire de poser le problème, nous partirons d'une opportunité offerte par le Conseil Départemental de Loire-Atlantique, par son application "la Loire-Atlantique vue du ciel":

P-A vu du ciel 2016-1949   <<< cliquer pour en voir plus

En 70 ans, le paysage a bien changé.

Sur ce terrain déjà peuplé au néolithique, la forêt dominait très probablement. L'évolution progressive du paysage à travers les âges s'est poursuivie, lentement. Aux XVII et XVIII ème siècles le témoignage des voyageurs  (Mme de Sévigné, ..) ,des biographes (Sophie Trébuchet) lorsqu'ils traversent le Pays de la Mée évoque des landes et peu de culture, au XIXè certains vont jusqu'à mettre en cause la qualité des gens de la terre devant ce constat. Les habitants vivaient en autarcie. Les échanges étaient vraisemblablement limités, même si d'aucuns évoquent le travail du lin qui aurait apporté quelque prospérité. 

Consultons les cartes pour positionner Petit-Auverné dans son environnement.

Nous savons que Petit-Auverné est traversé par des rivières à l'Ouest, au Nord et à l'Est... qui peuvent l'isoler.

Carte dite de Cassini 

Carte d'Ogée 1771 (on remarque l'absence de grands chemins de communication)

On remarque que la seule "route" qui dessert St-Sulpice-d'Auverné  arrive de la paroisse mère et s'arrête au Petit-Bourg, avant le Nilan. Donc pour joindre l'agglomération, il faut traverser à gué le Nilan, de même  pour rejoindre Moisdon; le chemin qui rejoint Erbray utilise le gué de la Nouette et pour Saint-Julien-de-Vouvantes et la Chapelle-Glain il est nécessaire de franchir le ruisseau de la Salmonais au Gué-Renou! Les villages sont soumis aux mêmes contraintes.

On note, par contre, que de très nombreux chemins tissent une toile sur le territoire (cadastre 1841)

Cette situation générait une mise à l'écart des "pays" voisins.

Depuis l'antiquité des voies de communication sont nécessaires (gaulois, romans) pour faciliter les échanges, voire les déplacements militaires. Les grandes cités sont reliées. Le réseau se perpétue dans le temps (Moyen Âge) avec plus ou moins de bonheur; entretien local par les corvées. Les routes royales sont créées au XIIIe siècle, pour accompagner les développement des échanges.Le milieu du XIXe siècle sera le témoin d'une amélioration des voies de communication par la création de routes départementales, de chemins vicinaux. Ainsi les communications et les échanges peuvent s'effectuer plus facilement, même au niveau local.

Le règne de Louis-Philippe 1er (roi des Français 1830-1848)  marque l'essor de la grande industrie, des banques, du commerce et des voies de communication.

En consultant le registre des délibérations du conseil municipal de 1841 à 1850 (AD 44) nous prendrons quelques marques pour suivre les événements.

Projets de désenclavement

La commune doit acheter des terrains pour la création de ces infrastructures et des ouvrages afférents et les finances de Petit-Auverné sont déjà tendues!

Le tracé de la route n°2 (Juigné-des-Moutiers -- La Turballe ) traverse le bourg suivant l'axe Ouest-Est.          carte 1852 (détail)

L'emprise de la voie empiète sur le cimetière! il faudra le déplacer!

Lors de la réunion du conseil municipal du 6 novembre 1842 (p13 du recueil) l'achat des parcelles est évoqué.

Il est également fait état du compte-rendu d'une visite de l'évêque de Nantes qui s'alarme de l'état de l'église qui menace ruines, et dresse une sentence terrible: faute d'église la paroisse sera supprimée, ce qui causera un grand préjudice aux habitants (et jettera l'opprobe sur la commune, évidemment!).

Bien sûr, les finances de la fabrique sont insuffisantes, un financement "participatif" est envisagé, dons des paroissiens de Petit-Auverné et des communes voisines, participations à l'apport de matériaux, charrois, etc..., la commune pourra venir en aide, mais difficile de couvrir les dépenses par la création d'un impôt spécifique et impossibilité de recourir à l'emprunt. On décide d'avoir recours au gouvernement. Projet accepté par acclamations! En espérant que le gouvernement considérera les autres dépenses pour les chemins, les ponts, le transfert du cimetière .. la commune s'engage à faire de nouveaux sacrifices.

Le 5 février 1843 (p15) dossier construction de l'église: la demande de secours à la Reine a été transmise au ministre des cultes qui transmet au préfet pour examiner la demande. La commune n'a pas les moyens mais la dépenses est nécessaire. M. Gilé, architecte signale que la destruction de l'église en place est nécessaire. Il présente plans et devis (14 979,15 F), sans les cloches, le carrelage, le lambris, les pierres et moellons, le charroi, mais  comprenant la charpente ..

 

Gallica: réunion du conseil général de Loire-Inférieure (27 août 1845)

Nous n'allons pas suivre caillou par caillou, pierre par pierre la réalisation de ces travaux, mais sachons qu'ils ont nécessité beaucoup d'énergie, et qu'on leur doit la physionomie actuelle du bourg ... mais qu'hélas l'église suscite toujours autant de soucis.

AD 44 délibérations Conseil municipal 1841-1950         <<< cliquer  pour suivre en détail

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