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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 14:16

veni creator

Religion au P-A … Catholique, apostolique et romaine. vu de ma lucarne, souvenirs d’enfants.

--------- Cérémonies initiatiques

Baptême :

Cérémonie attendue par les enfants : à la sortie de l'église il est d'usage que les parrain et marraine saluent l'entrée du baptisé dans le giron de l'église catholique par un « cadeau » à ses plus jeunes coreligionnaires, par un lancer de friandises et de menue monnaie

. Nota : la quantité des bonbons ou des pièces de monnaie (et leur valeur) conduit à un jugement sans pitié sur la prodigalité ou la pingrerie, les « moyens » des personnalités du jour.

Catéchisme :

Apprentissage de la religion chrétienne, préalable; enseigné par les religieuses le jeudi midi et par le curé le dimanche à 14 heures, avant les vêpres. Exemple d'un dimanche pour un enfant: 10H grande Messe, 14 H catéchisme, 15H vêpres suivies, parfois, d'une séance de « cinéma » où la vie des saints précède Tintin … Pas d'autre occupation, le foot arrivera plus tard.

nota: particularité de Petit-Auverné, les filles vont à l'école libre, les garçons à l'école publique. Pas de heurts confessionnels.

Première communion: intronisation, changement de statut : à 7 ans c’est l’âge de raison!

Repas de famille avec le parrain et la marraine.

Communion solennelle :

Les tenues (costume sombre et brassard blanc pour les garçons, robe et couronne / voile pour les filles) définissent le rang social de la famille. Devant une certaine inflation vers le paraître, standardisation par des aubes blanches plus simple au début années 1960, plus conforme à la doctrine .

Cadeaux , repas de famille, carte souvenir – marque page pour le missel

Confirmation, un événement : l'Évêque se déplace dans la paroisse (tous les 4 ans).

Comme pour toutes les cérémonies, il faut faire honneur. C'est pourquoi j'accompagne ma mère à Châteaubriant pour acheter mon premier costume – ensemble culotte courte et veste, vert chiné – chez Combet. Le voyage s'effectue en vélo, 30 km aller/retour !

Carte souvenir – marque page pour le missel.

-------- Les auxiliaires du prêtre

Les enfants de chœur :

En soutane rouge (noir pour les enterrements) et surplis blanc.

Pour le service de l'office du matin en semaine , 1 servant d’autel;

Pour la grande messe du dimanche, et les fêtes liturgiques l’effectif et les tenues sont de sortie:

- Le cérémoniaire = maitre de cérémonie, tenue violette, mozette bordée d'hermine,

- Les 2 acolytes: répondent, servent les burettes, sonnent à l’Élévation, portent un cierge,

- Le thuriféraire et le naviculaire encensoir et navette d’encens,

- Les céroféraires (porte-cierge), 2 ou 4 suivant l'importance de l'événement.

Ils participent également aux baptêmes, mariages, enterrements et au mois de Marie,

Le chantre (A R) inimitable, accompagné de son harmonium.

Que d’émotion en écoutant le Veni Creator, Minuit chrétien, Tantum Ergo, « Sainte Anne ô bonne mère ... » … quand nous étions Bretons. Cette voix était enviée des paroisses environnantes.

Les marguilliers :

pour l’avoir vécu en qualité de "porte-poche"; le folklore varie suivant les paroisses.

Ils sont nommés pour un an par le “conseil de fabrique” ou conseil paroissial. Au nombre de 4, ils officient par paire: un porte-bannière (le vieux) et un porte-croix (le jeune) : ils ouvrent les processions lors des grandes fêtes religieuses et chaque dimanche, font la quête lors des offices.

Mais une des premières missions qui leur est confiées est d’assurer la subsistance du curé. Ainsi, au cœur de l’hiver, divisés en deux équipes, ils vont effectuer une collecte sur tout le territoire de la Paroisse. Pour cette épreuve qui dure près d’une semaine, ils reçoivent le renfort d’un “porte-poche” (garçon de 18 ans). Cette quête rituelle conduit la petite troupe, équipée de piques, de maison en maison et suit un rituel immuable, sans lequel la porte reste fermée. L’équipée s’annonce en chantant, l’hymne parodique qui avait cours dans les années 60. Air = les gars de la marine:

C’est nous les marguilliers d’office,

Pour l’église nous marchons,

Pour l’curé nous ramassons.

Ce soir jambon ou bien saucisses

Nous pouvons même accepter

Un énorme sac de blé …..”

Puis sur le pas de la porte entonne

« Nous frappons à la porte de tous les gens de bien ... »

Une fois la porte ouverte, le protocole continue: aubade aux demoiselles pour recueillir des rubans afin de décorer les piques:

“C’est à vous jeunes filles qui avez des rubans,

Des rubans magnifiques

Pour y fleurir nos piques,

Nos piques et nos bâtons

Vous aurez la pratique

De ces jeunes garçons. “

La maisonnée est sous le charme (pas de refus enregistré). Il faut envisager la fin de la cérémonie.

C’est l’inévitable collation, un p’tit verre de vin, un p’tit café, un p’tit coup d’gnôle, un p'tit gâteau ou, selon le planning, un copieux repas.

Enfin l’offrande: lapin, poulet, blé, gâteau, vin .. est enfouie dans la besace de l’auxiliaire (le porte-poche). Plus rarement de l’argent, les denrée périssables serons remise le dimanche lors de la vente.

Chanson de remerciement :

Plein de reconnaissance,

nous vous remercions

de prêter assistance

à ceux que nous aimons

. “

En route pour la prochaine étape !!!!  tout équipé: bottes, piques et bâtons et déjà quelques rubans. Sur cette photo les marguilliers pour 1959 (révélés sur le bulletin du 23 novembre 1958): les vieux (MC & HG) sont nés en 1922; les jeunes (JD & GG) en 1934 et les porteurs (CC & MM) en 1940.

Bien évidemment cette course est une épreuve pour l’organisme! Heureusement qu’elle s’effectue à pieds …

Le dimanche, après la messe, vente aux enchères du produit de la collecte, qui mettra du beurre dans les épinards au presbytère.

Cette épisode folklorique perpétue le traditionnel “Auguilaneuf “.

-------- La pratique

Un dimanche ordinaire:

7 h.: messe basse

10 h.: grand'messe paroissiale

2 h.: catéchisme  pour les enfants des écoles

3 h.: vêpres, salut, chapelet (ou procession au cimetière, selon fête)

                                          

Pâques: le jour où on sort les toilettes de printemps!!! Annonce le début de la saison des courses cyclistes.

Noël : LA fête. Attendre tard dans la nuit pour assister à la Messe de minuit !!!

Au retour chocolat chaud, un gros sommeil en attendant le cadeau du petit Jésus.

Les rogations:
Cette cérémonie traditionnelle se déroulait pendant les trois jours qui précédaient l'Ascension. 

Le but était d'attirer la bénédiction divine sur le bétail, les récoltes et les travaux des champs. Il y avait trois circuits établis, ponctués par les croix décorées pour l’occasion.

bulletin paroissial 6 -05-1956

Lundi 7/5/56: 1ère procession, routes de St Julien et la Chapelle;

Mardi 8/5/56: 2ème procession, routes de Le Pin et St Sulpice;

Mercredi 9/5/56: 3ème procession, routes de Moisdon et Grand-Auverné.

Les paroissiens se réunissaient vers 7 heures à l'office du matin et partaient en procession ; halte aux croix, bénédiction et quelques oraisons. Malgré la distance à parcourir, les chemins empruntés, la matinée suffisait pour boucler chaque circuit.

L'affaire pouvait être difficile lorsque l'on revient vers midi après avoir été trop bien accueillis !!

nota: 26/4/56:Procession de St Marc (protection des biens) La Foucaudais -rte d'Erbray . Less 4 points cardinaux sont servis.

les fêtes-Dieu

Fête-Dieu probablement 1952, Reposoir du bas du Bourg, route de Moisdon-la-Rivière

Reposoir (station sur la procession)

Solennité religieuse en l'honneur du Saint Sacrement, célébration du corps et du sang du Christ au cours de laquelle une hostie consacrée est placée dans un reliquaire appelé ostensoir, en vue de la prière d'adoration des fidèles. La procession est ouverte par la croix et la bannière des grandes fêtes, suivent les fleuristes qui jetteront des pétales de fleurs sur le passage du Saint Sacrement; puis le dais qui abrite le prêtre en grande tenue présentant l’ostensoir. Le dais et les falots de cérémonies qui l’encadrent sont portés par le conseil paroissial . Suivent les fidèles.

Cette cérémonie se déroule sur 2 dimanches afin de servir les 2 moitiés de la paroisse, divisée pour l’occasion. Elle présente un lien social fort puisqu'elle fédère les habitants et suscite une saine émulation dans la recherche de la meilleure « œuvre ».

La procession conduit le cortège vers le reposoir que tout le “quartier” à décoré en y mettant toute son âme: un autel surélevé, dont l’arrière est tapissé de peupliers et autres branchages, agrémenté des fleurs de saison. La route qui y conduit est elle aussi décorée! Tous les talents s’y révèlent, les motifs réalisés en sciure teinte et fleurs rivalisent d’imagination. L’ouvrage est entamé des le matin et doit demeurer dans sa splendeur jusqu’au passage de l’ostensoir. Heureusement les voitures sont encore rares, et les automobilistes prévenants, sinon interloqués, face à cette pratique (dévotion).

Deux jours de Fêtes, deux quartiers qui fera le mieux.?

Dans la semaine qui précède, les garçons sont allé cueillir des fleurs sauvages pour garnir leur panier de fleuriste. Le dimanche, avoir plus de 7 ans, en short blanc, chemisette blanche, la corbeille de fleurs en bandoulière, quelle fierté d’attendre l’ordre du claquoir du cérémoniaire pour lancer les pétales d’églantines sous les pas du curé!

50 ans plus tard, que reste-t-il de ces pratiques ? Pas de photos de la belle époque, juste des souvenirs … incomplets.

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